Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/451

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M. Deshayes fait connaître à la Société que M. Ladoucette, dans son Histoire topographique des Hautes-Alpes, a inséré, p. 565, une liste de fossiles découverts au-dessus du village de Chaillol et de la montagne de Faudon, où il a reconnu, avec quelques fossiles de la craie et quelques espèces nouvelles, un grand nombre de coquilles du terrain tertiaire parisien, ce qui lui paraît devoir bien constater la présence, dans cette contrée, du terrain tertiaire inférieur.

Il fait remarquer que MM. Lyell et Boué, dans leurs cartes des terrains tertiaires, avaient indiqué aux environs de Gap un petit bassin tertiaire dont l’âge était resté incertain : que les fossiles qui lui ont été communiqués, caractéristiques des terrains parisiens, ne laissent plus aucun doute à cet égard ; et qu’on ne doit pas s’étonner de l’éloignement des lieux, puisque les bassins de Londres, de Belgique, de Valogne, de Castel-Gomberto, et les formations de la Gironde, appartiennent à la même époque.

M. Élie de Beaumont prend, à ce sujet, la parole, et dit que la communication de M. Deshayes est très importante quant à la localité dont il s’agit, car elle tendrait à faire ranger dans le terrain tertiaire de Paris des couches, qui jusqu’alors avaient été regardées comme appartenant aux terrains de transition ; il rappelle qu’il a lu, il y a déjà plusieurs années. à la Société d’histoire naturelle de Paris, un Mémoire dans lequel il annonçait que ce pouvait bien être de la craie supérieure. La question est donc de savoir si c’est dans la craie ou dans le terrain tertiaire qu’il faudra ranger ce terrain coquillier. D’abord, tous les fossiles que M. Deshayes a indiqués, aussi bien ceux du terrain tertiaire que ceux de la craie, parmi lesquels se trouve le Pentacrinites basaltiformis, etc., appartiennent à la même formation. Il lui paraît douteux que les deux espèces nouvelles de nummulithes aient été reconnues bien positivement aux environs de Laon. Il est bien vrai que, parmi les fossiles déterminés, la plus grande partie appartient au terrain tertiaire, qu’une autre appartient à la craie, et enfin une troisième sont des espèces nouvelles qui peuvent appartenir aussi bien à l’une qu’à l’autre formation ; mais il n’en est pas ainsi dans toutes les localités, et