Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/453

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appartiennent au calcaire grossier, tandis que la tige d’encrinite, d’après les renseignemens obtenus, appartiendrait à des couches différentes qu’il suppose dépendre de la craie.

M. de Beaumont ajoute que les coquilles citées occupent précisément la partie inférieure, et reposent immédiatement sur des couches du système jurassique aux Diablerets, dans les Basses-Alpes, à Nice ; c’est à la partie inférieure de la craie que se trouvent ces couches coquillières ; c’est une des allures générales de la formation ; il y a, pour ainsi dire, fusion entre ces fossiles et ceux de la montagne de Fis, de Corbières ; et l’on peut assurer qu’elles se trouvent depuis le lac de Lucerne jusqu’à Nice. La question devra donc être résolue d’un seul coup pour toutes les localités intermédiaires.

M. Dufrénoy rappelle à ce sujet qu’il a publié, il y a déjà plusieurs années, un Mémoire sur le terrain de craie du Midi, dans lequel il a montré positivement qu’il existait des coquilles évidemment tertiaires (telles que la Crassatella tumida, la critina perversa, des cérites, quelques exemplaires de cyprées, de cônes, etc.) ; que le mélange de ces coquilles dans la même couche solide ou au-dessous de couches solides, avec des coquilles aussi évidemment crétacées, et même l’adhérence entre quelques uns de ces fossiles, ne peuvent laisser supposer qu’ils appartiennent à des couches différentes, et encore moins à des terrains différens. M. Dufrénoy rappelle aussi que M. Brongniart, chargé par l’Académie d’examiner son travail, a reconnu l’exactitude de ces faits, et les a consignés dans son rapport. Ce n’est pas dans une seule localité, mais bien dans plusieurs, qu’il a trouvé cette réunion de fossiles qui ne marchent pas ordinairement ensemble. Il faudra donc admettre que le Pecten quinquecostatus appartient au terrain tertiaire, ou la Crassatella tumida à la craie.

Il ajoute que MM. Murchison et Sedgwick avaient émis l’opinion que cette formation pouvait bien être entre la craie et le terrain tertiaire ; que les couches qui contiennent tous les fossiles cités n’ont que deux à trois pieds, et que le terrain tertiaire reposant en couches horizontales au-dessus de ces couches inclinées, il y a impossibilité de réunir les deux systèmes ; M. Dufrénoy ne rejette pas l’idée que ce soit un