Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/454

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terrain intermédiaire ; mais quand, sur une très grande étendue, des couches reposent d’une manière aussi constante que dans le cas dont il s’agit sur des couches très inclinées, cette superposition lui paraît un des caractères les plus prononcés, et un de ceux qui forment les bases fondamentales de la géologie.

M. Deshayes pense qu’il n’y a pas de cadre intermédiaire entre le calcaire grossier et la craie, en y comprenant Maëstricht, et Ciply, où on ne trouve aucune espèce qui soit identique avec le calcaire grossier.

M. Dufrénoy répond que, de même que la craie n’est pas complète à Meudon, elle pourrait aussi n’être pas complète à Maëstricht.

M. de Beaumont ajoute que, puisqu’on a reconnu un certain nombre d’espèces identiques entre les deux étages tertiaires, il ne voit pas pourquoi la même chose n’aurait pas eu lieu entre la craie et le terrain tertiaire ; M. Deshayes ne rejette pas cette hypothèse comme impossible, mais seulement il dit que jusqu’à présent les observations manquent ; enfin, M. de Beaumont lui répond que le fait qu’il a tout récemment observé à Bougival et à Port-Marly, où on trouve des milliolithes dans la craie supérieure, montre que la liste des fossiles de la craie est incomplète.

M. Deshayes observe que ce que vient de dire M. de Beaumont relativement à la craie de Bougival et de Marly n’a que peu d’importance dans la question des environs de Gap ; qu’il n’est pas certain que le corps fossile cité comme milliolithe appartienne réellement à ce genre, et que, quand même il devrait en faire partie, cela ne prouverait rien, puisque M. Deshayes a été le premier à dire et à répéter que les genres n’ont rien d’important dans leur distribution, mais qu’il n’en est pas ainsi des espèces ; il faudrait donc, pour que l’observation de Bougival eût quelque portée dans la discussion actuelle, que la milliolithe en question fût en réalité une vraie milliolithe, et qu’elle fût identique avec une du terrain tertiaire ; dès lors il y aurait la preuve du mélange des fossiles des deux terrains ; mais cette preuve n’est pas donnée, comme on le voit, par la craie de Bougival.