Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/464

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des indications de sa force et de sa direction. Cependant l’histoire rapportée par M. Biot, qui observa dernièrement les oscillations du sol, à Paris, et le silence absolu de M. Babbage (Traité de l’Économie des machines) prouvent que ces élémens, ainsi donnés, n’ont d’autre valeur mathématique que celle de l’appréciation ou de l’approximation.

« C’est pour obtenir ces données avec plus de précision, que j’ai construit un appareil que je viens de présenter à l’Académie des sciences, et auquel j’ai donné le nom de Séismomètre, appareil que chacun comprendra sans difficulté.

« Persuadé que la Société de géologie daignera accepter cette description avec indulgence, je m’empresse de la mettre sous les yeux de ses membres, afin qu’ils puissent juger du mérite de l’appareil ; je la ferai brièvement précéder de quelques remarques générales, nécessaires pour arriver à la solution elle-même du problème.

« Dans une longue suite d’observations sur les mouvemens d’une pile galvanique construite d’après le système de Zamboni, feu M. Le Baillif eut occasion de remarquer que les arrêts ou adhérences du disque oscillateur sur l’un des deux disques verticaux, annonçaient constamment un grand phénomène atmosphérique ou terrestre ; et, à sa prière, j’en tins pendant près de dix ans l’observation écrite. Rarement l’annonce donnée par la pile, manquait d’être vérifiée plus tard par celle du phénomène, à jour et souvent à heure désignés ; presque toujours ce phénomène était un tremblement de terre. Il paraîtrait donc, d’après cela, que la pile de Zamboni, construite avec la délicatesse et la perfection que le modeste et savant Le Baillif apportait dans ses instruments, suffirait pour annoncer d’avance les oscillations du sol ; il serait donc à désirer que cette petite machine fût l’objet de remarques suivies dans nos établissemens publics.

« Je ne prétends certainement pas affirmer que cet appareil soit capable d’annoncer toujours d’avance le phénomène ; mais ayant vu se vérifier pendant dix ans les annonces de la pile, il doit m’être permis de croire que la suite de ses observations ne serait pas inutile pour la science, et qu’elle pourrait probablement conduire à d’heureux résultats.

« Cependant il ne suffirait pas même aujourd’hui de prédire en quelque sorte les tremblemens de terre ; la curiosité doit être sans bornes à cet égard, et nous porter évidemment à étudier leur force, leur direction, leur durée et le plan général suivant lequel les ondulations ont lieu ; car, d’après la remarque de M. Babbage,