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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/77

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vallée granitique, on arriva à Villars, où l’on vit plusieurs carrières ouvertes comme à Volvic, pour l’exploitation de la lave. Au-delà de ce hameau la contrée s’élargit ; il s’est formé un amas de matières fondues, dont les fragmens sont épars a la surface du sol. La végétation y est à peine établie, et l’on voit dans cette localité un bel exemple de ce qu’on appelle en Auvergne une Chère, ou un désert de lave. On était encore à plus d’une lieue de Pariou ; mais tout annonçait déjà un vaste apport volcanique. Des tas de scories, des amas de pouzzolane, et les cônes réguliers qui bordaient l’horizon rappelaient les champs phlégréens et le sol bouleversé de l’Italie. On quitta un instant le courant de lave pour traverser Orcine, village bâti sur le gneiss. On rentra immédiatement sur le sol lavique, et en peu de temps on atteignit la grande route, où étaient déjà plusieurs membres de la Société, et un assez grand nombre de personnes habitant Clermont, qui se dirigeaient tous vers Pariou ; la Société, ainsi augmentée, continua sa marche vers les montagnes volcaniques qui s’élevaient en face d’elle.

Deux observations arrêtèrent la Société. La première était la présence du granite à une élévation de 1,000 mètres au moins, sur lequel ne reposaient pas les produits volcaniques, quoiqu’ils eussent cependant couvert le reste de ce plateau. La seconde retint la Société un peu plus long-temps ; une petite cavité, située au milieu du courant de lave, présente des scories et des roches, qui parurent d’une origine différente, et que plusieurs personnes regardèrent comme des Domites scorifiées, qu’une petite éruption aurait altérées, et en partie fondues. Après cet examen, on entra dans un des cratères de Pariou, car cette montagne en offre deux ; l’un très grand, qui a donné naissance à la coulée de lave ; l’autre parfaitement intact, mais bien plus élevé que le précédent. On examina avec soin ces parois éboulées, et dont la lave avait entraîné les débris ; on recueillit des échantillons de scories si fraîches et si semblables à celles que lancent encore les volcans contemporains. Cependant le géologue seul pouvait se croire dans un cratère, car une végétation vigoureuse couvrait partout ces rochers refroidis depuis si long-temps. Une