Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/78

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pelouse émaillée de fleurs, conduisait jusqu’au cratère supérieur, où l’on apercevait déjà plusieurs personnes réunies ; enfin, on arriva sur le bord de cette coupe magnifique et profonde où les traces du feu ne paraissaient plus. Un déjeuner offert de bon cœur, et animé de la plus franche cordialité, avait été préparé par les soins de plusieurs membres de l’Académie de Clérmont, auxquels s’étaient réunies quelques personnes de la ville.

On descendit de Pariou pour gagner le Puy-de-Dôme, dont on atteignit le sommet en trois quarts d’heure. Le petit Puy-de-Dôme attira d’abord l’attention de la Société : c’est un volcan moderne bien caractérisé, et offrant une masse énorme de scories ; elles sont sorties, selon toute apparence, d’un cratère assez régulier, que l’on désigne sous le nom de nid de la Poule, et sur le bord duquel on se reposa un instant. Bientôt cessèrent les scories, et on se trouva sur le domite. Le Puy-de-Dôme est entièrement formé de cette roche poreuse ; mais elle est presque toujours recouverte par la végétation. Enfin, arrivé au sommet, on examina long-temps l’étendue du pays que domine cette sommité, et les détails intéressans qui étaient plus rapprochés du point d’observation.

Les Monts-Dores paraissaient en face : la neige n’avait pas encore blanchi leurs sommets, et le Cantal se dessinait sur l’horizon. Une série de cônes volcaniques se développaient au sud et au nord. On apercevait leurs cratères, leurs coulées, qui se déversaient, tantôt dans le bassin de l’Allier, tantôt dans celui de la Sioule, les montagnes du Forèz limitaient la Limagne à l’est ; on découvrait au nord les plaines du Bourbonnais ; à l’ouest, celles de la Creuse, et les côteaux granitiques de la Corrèze ; il est peu de points ou la vue soit aussi étendue qu’au sommet du Puy-de-Dôme ; il n’en est aucun d’où l’on puisse mieux juger la disposition et la chaîne des Puys. Ou apercevait environ cinquante cônes volcaniques, munis presque tous de cratères plus ou moins conserves.

On descendit rapidement par un des versans les plus inclinés de la montagne, et après ce coup d’œil général on se dirigea vers Fontannat. Avant d’y arriver, on vit une petite