Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/83

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« M. Lecoq cite sur ces montagnes arrondies des scories modernes, et même de la lave.

« Il examine ensuite les volcans modernes les plus approchés du centre du Mont-Dore ; il s’occupe du lac Pavin, des volcans de Mont-Chalme, et de celui du mont Sineyre. Il considère Pavin comme un cratère d’explosion datant de l’époque des volcans modernes ; il fonde sa date sur le recouvrement de la coulée de Mont-Chalme par les débris lancés hors du lac par l’explosion qui l’a formé ; il donne la même origine et la même date aux lacs de Servière et de la Godivelle.

« M. Lecoq donne ensuite des détails très circonstanciés sur l’inclinaison des coulées trachytiques, sur l’élargissement des vallées, et sur les différens faits qui viennent appuyer la théorie du soulèvement du Mont-Dore. Puis il examine les chaînes volcaniques du Mont-Dôme, où il trouve encore des soulèvemens dans le Puy-de-Dôme, dans le Puy de Sarcouy, et surtout dans le Puy de Chopine, où le sol primitif a été soulevé avec le domite.

Il résume ce qu’il a développé en rappelant la dernière page d’un mémoire lu, le 25 novembre 1827, à l’Académie de Clermont, et publié en février 1828, avant qu’on ait appliqué au Mont-Dore la théorie des soulèvemens sur lesquels M. Élie de Beaumont n’avait pas encore appelé l’attention des géologues.

« Les Puys feldspathiques des Monts-Dômes se rattachent essentiellement aux Monts-Dores, et je suis, dit-il, tenté de croire que l’élévation de ces derniers a en lieu en même temps que celle des Monts-Dômes. Les volcans modernes cherchant à se faire jour à travers le sol, dûrent nécessairement se porter vers les lieux où ce sol avait déjà été entr’ouvert par des éruptions qui avaient dès long-temps précédé les leurs ; mais ici (au Mont-Dore), la masse énorme des matières entassées les unes sur les autres opposèrent une résistance qui, était en rapport avec leur poids et leur épaisseur, et leurs efforts réunis ne purent que soulever l’ensemble de ces matières. La croûte supérieure fut crevassée en plusieurs endroits, et les gerçures de cette immense calotte y produisirent plusieurs sommets plus ou moins escarpés, et séparés par des précipices, dont les uns furent comblés, et les autres agrandis par les torrens qui en descendent.

« C’est à ce mode de formation qu’il faut attribuer l’espèce d’abaissement proportionnel qui a lieu à mesure que l’on s’éloigne d’un côté ou de l’autre du sommet des Puys trachytiques du Mont-Dore, et qui se remarque surtout sur les plateaux de basalte., Ceux-ci, sur quelques points, offrent des scories récentes qui datent