Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/87

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les volcans modernes de l’Auvergne, ni à plus forte raison ces volcans eux mêmes, que l’on pourrait attribuer les soulèvemens supposés, puisque M. Lecoq en admet de plusieurs époques.

M. Lecoq répond : qu’un volcan n’a plus de force expansive dès qu’il s’est établi une libre communication entre l’intérieur et l’extérieur du sol ; ce qui a lieu chaque fois que la lave s’en échappe ; mais qu’avant cette communication sa force est considérable, et peut produire de très grands effets. Ainsi, les tremblemens de terre qui se font sentir autour des volcans en activité précèdent toujours les éruptions, et ne les suivent jamais. Ils cessent aussitôt que la lave s’épanche de leur cratère, ou se fait jour au pied de la montagne volcanique. M. Lecoq compare l’action de la force volcanique à une chaudière à vapeur, dont la soupape est ouverte ou fermée. Il persiste a croire que les volcans modernes durent d’abord chercher à se faire jour au Mont-Dore par les fissures qui avaient déjà donné des produits volcaniques, et qu’étant fortement comprimés par la masse énorme de produits qui s’y trouvaient accumulés, ils ont eu assez de force pour soulever, sans se faire jour, les larges nappes de trachytes et de basaltes qui couvrent maintenant les fentes du Mont-Dore avec une inclinaison qu’elles n’auraient pu conserver si elles s’y fussent épanchées dans cette même situation.

Quant aux Puys domitiques, M. Lecoq ne pense pas que la roche qui les constitue ait pu couler ; elle aurait toujours été au moins pâteuse, si, étant sortie dans cet état, comme on le suppose généralement, elle avait formé en s’accumulant les dômes trachytiques qui existent aux environs de Clermont ; elle n’aurait pu former la grande nappe de domites qui recouvre la majeure partie du plateau, et à travers laquelle presque tous les volcans modernes se sont fait jour. Si, d’un autre côté, ces volcans avaient réellement donné des coulées, elles auraient dû être en obsidiennes, comme celle que cite M. C. Prévost dans la Sicile, et non en domite.

M. Boubée demande comment il se fait (en admettant la formation de fissures et de vallées produites par un soulèvement dû aux volcans modernes) qu’il n’existe aucune lave dans les vallées du Mont-Dore.