ceux-ci. Les unes et les autres n’ont été produites que successivement et lentement, et elles ne peuvent pas être la cause d’un acte subit, pas plus qu’elles ne sont la preuve de l’existence de cette cause.
En effet, si l’on cherche à analyser les phénomènes qui ont élevé presque sous nos yeux les cônes volcaniques du Vésuve et de l’Etna, et par conséquent ceux de Pariou, de la Nugère, de Come, etc., dont la forme et la composition indiquent évidemment une semblable origine ; si l’on assiste à une éruption de cendres et de scories ; si l’on suit la marche progressive des laves, on ne peut reconnaître dans aucun de ces actes les effets d’une puissance capable de soulever des masses de plusieurs mille pieds d’épaisseur.
Pour mettre à même de comparer les phénomènes encore observables dans les terrains volcaniques de l’Auvergne avec ceux qui ont lieu dans les volcans en activité, M. C. P. donne quelques détails sur les faits qu’il a eu l’occasion de constater récemment pendant son voyage à l’ile Julia, en Sicile et en Italie, et après avoir décrit les circonstances d’une éruption dont il a été témoin au Vésuve, il ajoute, en se résumant, que, loin d’être un agent de soulèvement, un volcan n’est que le produit passif d’une action qui agit, non pas d’une manière subite, mais successive, et son élévation au dessus de sa base jusqu’à 8 et 10,000 pieds, comme à l’Etna, est le résultat de l’accumulation de matières diverses, qui, à plusieurs reprises, ont été rejetées par une ou plusieurs ouvertures : rien ne conduit à démontrer que ces ouvertures elles-mêmes, que ces solutions de continuité dans le sol, aient été déterminées par les matières qu’elles rejettent.
La lenteur avec laquelle s’élève la lave dans les canaux qui lui donnent issue ; le mécanisme presque extérieur au moyen duquel, lors des éruptions, les cendres, les scories et les fragmens les plus volumineux sont projetés dans l’atmosphère ; la marche peu accélérée des laves lorsqu’elles suivent des plans peu inclinés ; leur sortie par des fentes dont elles agrandissent à peine les premières dimensions, et qui ne sont nullement en rapport avec la quantité de matière dont, en définitive, est composée une même coulée… tous ces faits annoncent que, dans aucun des phénomènes observés dans les volcans brûlans, on ne peut voir les résultats d’une force qui aurait commencé par soulever et fracturer le sol sur une grande étendue et à une grande hauteur : aussi par analogie, sans nier pour le moment que le Mont-Dore et le Puy-de-Dôme aient été soulevés, on peut croire que ce n’est ni à la cause qui a produit