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pour dissoudre le nitrate, on versera ensuite l’acide acétique, et, après une heure de repos, on ajoutera la seconde partie d’eau)[1].

« On y déposera le papier du côté qui aura été soumis, dans la première préparation, à l’absorption du nitrate d’argent ; on étendra avec la main le papier, de manière que, bien imbibé partout de la dissolution, il adhère parfaitement à la glace, sans laisser de plis ni de bulles d’air. Ceci fait, on le couvrira de plusieurs feuilles de papier bien propres, trempées à l’avance dans l’eau distillée (une seule pourrait suffire si l’on avait un papier d’une très-grande épaisseur) ; sur ces feuilles de papier trempées, on déposera une seconde glace (b), de la même dimension que la première, et l’on pressera fortement dessus pour ne former qu’une seule masse. On déposera le tout dans un châssis de la chambre noire, qu’on aura préalablement fait disposer à cet effet, et l’on ira ensuite procéder à l’exposition, comme si le châssis renfermait une plaque daguerrienne[2].

« Cette préparation exige une durée d’exposition qui pourra être calculée par les daguerréotypeurs au quart de celle nécessaire pour les plaques préparées au chlorure d’iode. Ils tiendront compte, toutefois, de la température, et remarqueront qu’elle est une cause d’accélération non moins puissante que l’intensité lumineuse.

« IV. L’exposition terminée, on déposera l’épreuve sur un plateau de verre ou de porcelaine qu’on aura légèrement mouillé, afin que le papier y adhère plus facilement. On versera dessus une dissolution saturée d’acide gallique ; à l’instant, l’image apparaîtra. On laissera agir l’acide gallique, afin que la combinaison soit plus profonde dans le papier et que tous les détails arrivent dans les parties des clairs-obscurs ; mais on arrêtera, toutefois, l’action de l’acide gallique, avant que les blancs qui doivent former les noirs de l’épreuve positive n’éprouvent de l’altération.

« V. À cet effet, on lavera l’épreuve en versant de l’eau dessus, pour la débarrasser de l’acide gallique.

  1. Cette préparation sera conservée dans un flacon bouché à l’émeri. Si, après un repos de quelque temps, il se formait un dépôt à la surface, il faudrait s’en débarrasser à chaque opération, en versant le liquide à travers un linge bien fin, ou par tout autre moyen. (Note de l’Auteur.)
  2. Le châssis qui contient le papier étant formé de deux glaces épaisses, les opérateurs comprendront facilement la nécessité d’une deuxième glace dépolie, parfaitement en rapport, relativement a l’objectif, avec la feuille de papier sensible.