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et le comté de Bordeaux, des diverses pièces attribuées jusqu’à présent à la seconde lignée des ducs héréditaires de l’Aquitaine[1]. Mais cette question présente encore une grande obscurité. La série des princes du nom de Guillaume qui ont gouverné l’Aquitaine et la Gascogne pendant la période latine n’a pu jusqu’ici être bien établie ; et cependant elle ne le sera probablement que par les secours que fournira la numismatique. C’est en vue de cette idée que nous proposâmes, il y a plusieurs années, à l’Académie de Bordeaux, d’ouvrir un concours sur cette question. Aucun mémoire n’a été présenté jusqu’à ce jour ; et cependant, si cette question est difficile, insoluble même pour un homme abandonné aux seuls moyens d’études que fournit la province, elle ne doit pas l’être pour ceux qui ont sous la main de nombreuse et belles collections.

Les monnaies d’Edward II et d’Edward III sont aussi très-faciles à confondre. Jusqu’à présent, on a attribué au dernier de ces princes, qui régna de 1326 à 1377, à peu près toutes les pièces qui sont parvenues jusqu’à nous, et qui portent le nom d’Edward. N’y a-t-il pas eu encore confusion sous ce rapport ? N’y a-t-il pas à faire un triage semblable à celui qui a été commencé par M. de Gourgues entre les monnaies de l’Aquitaine et celles de la Gascogne ? C’est là aussi une question mise au concours par l’académie de Bordeaux, en même temps que la question relative aux Guillaumes.

Premier hôtel des monnaies de Bordeaux.

Ce n’est qu’au xiiie siècle que nous trouvons une mention de l’hôtel des monnaies de Bordeaux. Il était situé alors place Saint-Projet.

En 1305, les maire et jurats consentirent, « par respect pour le roi d’Angleterre, » qu’on construisît un appent sur la place de Lombrière, pour y battre monnaie, à condition que du moment où on cesserait d’y battre, ledit appent serait détruit, et la ville rétablie dans tous ses droits.

En 1329, les jurats consentent à la réparation de cet ouvrage.

C’est ainsi que, de provisoire qu’il était dans l’origine, l’hôtel de la monnaie s’installa, à titre définitif, sur la place de Lombrière,

  1. Observations sur le monnayages des deux duchés d’Aquitaine et de Gascogne.