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près le bâtiment de l’ancienne bourse. Il se prolongeait sur le côté sud-est de cette place, et s’appuyait contre le mur de ville attenant à la porte Cailhau. La façade était dirigée sur la place de Lombrière ; elle recouvrait une partie de la bourse. Le rez-de-chanssée, sur cette façade, était occupé par les fourneaux ; le premier et le deuxième étage étaient consacrés aux trésoriers de France : au premier, les archives, la chapelle, la chambre du conseil ; au deuxième, des dépendances diverses.

C’est en 1539 que l’atelier monétaire de Bordeaux reçut une constitution régulière ; l’appropriation complète du local datait vraisemblablement de cette époque.

L’hôtel des monnaies subsista en ce lieu jusqu’au milieu du xviiie siècle. Un arrêt du conseil d’État, du 25 janvier 1757, ordonna la vente et l’adjudication de l’emplacement de l’ancienne monnaie ; la vente eut lieu le 14 mai de la même année ; le local fut vidé peu de temps après par les officiers de la monnaie, et le terrain divisé en neuf lots, qui furent vendus 136,902 2s. Une partie des matériaux provenant de la démolition fut utilisée dans la construction de la nouvelle monnaie, et le reste vendu 4,550.

M. de Tourny, intendant de Guienne, constamment préoccupé de l’embellissement de la ville chef-lieu, voulut profiter de cette démolition pour donner un nouveau débouché à ce quartier. Une propriété privée restait comme le seul obstacle à l’ouverture d’une rue qui devait relier la rue du Pont-Saint-Jean à celle du Chay-des-Farines. La maison du sieur Monnereau, qui formait cet obstacle, fut acquise en 1758, et la rue Richelieu (aujourd’hui rue Ausone) formée.

Les officiers de l’hôtel des monnaies de Bordeaux étaient un général provincial, un directeur, deux juges gardes, un contrôleur, un garde-scel, un procureur du roi, un avocat du roi, un essayeur, un graveur.

Une ordonnance de Charles VII, de mars 1378, et beaucoup d’autres actes postérieurs dans le même sens, soumirent les orfèvres du royaume à la juridiction des généraux des monnaies.

Il y eut dans la ville de Bordeaux vingt orfèvres ; ce nombre fut fixé par arrêt de la cour des monnaies de 1717, et confirmé par celui du 18 septembre 1756. Les changeurs étaient au nombre de cinq.

Le ressort de l’hôtel dos monnaies de Bordeaux s’étendait sur