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bourg de Port-Neuf, se dirige en ligne directe sur Rennes, qu’il faut chercher la station romaine Sipia.

De Condate comme centre, portons donc sur cette ligne, en tenant compte des détours, une distance itinéraire, de seize lieues gauloises, c'est-à-dire une distance égale à celle de Juliomagus à Candé, nous arriverons entre Port-Neuf et Bain, au point de rencontre des voies de Condivicnum à Condate et de Juliomagus à Vorganium, où se trouvent les ruines antiques dont nous venons de parler. C’est donc à ce point remarquable que nous devons placer Sipia.

D’apres les positions que nous venons d'assigner à Conbaristum et à Sipia, les distances de la première à Juliomagus et de la seconde à Condate sont bien celles indiquées par la Table Théodosienne; mais si l’on mesure la distance, itinéraire entre ces emplacements de Conbaristum et de Sipia, l’on trouve qu’elle peut être estimée à environ XXXI lieues gauloises, au lieu des XVI de la Table. L’erreur bien réelle dans l’une des trois distances partielles de Juliomagus à Condate s’appliquerait donc ici à celle des stations intermédiaires; elle consisterait, on le voit, dans l'omission d’un X et dans la pose d’un V au lieu d’un X, c'est-à-dire d’un X dont les jambages n’auraient pas été croisés. Qu’on le remarque bien, dans notre système nous avons l’avantage de fixer l’emplacement de Conbaristum et de Sipia par rapport à Juliomagus pour l’une et à Condate pour l’autre, sans être obligé de recourir à une distance entachée d'erreur. Cet avantage est réel, car l’on conçoit qu'une erreur dans la Table Théodosienne a été bien plus facile à commettre pour une distance entre deux stations ordinaires que pour leur distance à de grandes villes, qui devait être mieux connue.