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ter une troisième fois pour sa dame, mais ce fut pour son malheur. Uinfortuné Rolland et son coursier tombèrent au fond du précipice et périrent dans leur chute.

On voit encore gravées sur la pierre les traces d-’un fer a cheval, qui viennent à l’appni de cette légende. Mais comme elles ne représentent que la moitié de sa forme, Fou observe judicieusement que c’est la que le pieddu cheval de Rolland glissa lorsqu’il sauta pour sa fatale maîtresse.

Non loin de l’endroit où sauta Rolland et dans le même massif de rochers, l’on rencontre la pierre dégouttant, ainsi nommée parce qu’elle distille «continuellement des gouttes d’une eau transparente, qui tombent dans un bassin profondément creusé dans le roc. Cette pierre, jetée sur la limite dÏuue roche’qu’elle dépasse de près de la moitié de son volume, a été longtemps, de la part des habitants dupays, l’objet d’une superstition que résume un (licton populaire ana quel elle a donné lieu : Quand la pierre dégouttant. tombera, le jugement viendra.

Heureusement, ces superstitions surannées, qui tenaient les populations de nos campagnes asservies sous le joug de la crainte, tendent a disparaître bientôt ; et si nous étions parfois tentés de les regretter sous le rapport de la poésie, dont « elles imprégnaient nos mœurs, nous devrions nous consoler de leur perte par la considération des avantages qu’en retire la dignité de l’homme, dont elles rabaissaient la destinée au point de la faire dépendre d’un caprice ou d’une bizarrerie de la nature.

MM. Ducrest de Villenenve et l’abbé Bucheron, aujourrPhui aumônier de Saint-Méen, ont publié chacun leur légende sur le Saut-Rollaand : le premier, dans FAnnuaire de Farrond-issement de Fougères pour l’année 1838, p. 59 ; le second, dans le Magasin Universel, année 1836-37, p. 195.

Terres nobles..—s I. La terre de Launay-Vendel. —. Cette