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Page:Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, volume 8.djvu/251

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terie, outre les (lroits attachés ä sa charge, celui (le havage à la foire de la Magdelaine, qui se tenait au lieu de ce nom, près Fougères, le 22 juillet de chaque. année, ainsi.qu’à l’as« semblée de Beaucé, le jour de la fête de saintÿArmel (i). Il avait, en plus, un droit de hou teillage de «i deniers sur chaque pipe de vin amenée à chevaux dans la ville de Fougères, à la

(1) ll y avait autrefois des assemblées dans la plupart des paroisses, soit à l’occasion de la fête patronale, soit à l’occasion de la fête de quelque saint qui était honoré d’une manière plus particulière dans leur église, et à l’autel duquel les populations des environs se rendaient en pèlerinage.

Ces pèlerinages ne tardèrent pas à perdre tout caractère religieux, et dégénérèrent plus tard en assemblées tumultueuses dans lesquelles la religion et la morale étaient indignement outragées.

Dans le cours duxvize et du xvrne siècle, les évêques de Rennes, frappés des abus qui en résultaient, essayèrent plus d’une fois, par leurs mandements et leurs exhortations. et dans leurs visites pastorales, (l’amener leur suppression, mais ils ne purent y réussir.

Il arrivait quelquefois que plusieurs paroisses se réunissaient pour donner plus (l’importance et plus de solennité à leurs assemblées. Ainsi, les paroisses de Louvigné, de Saint-Georges, de Poillevy et de Mellè avaient une grande assemblée commune le jour de la Pentecôte.

Les habitants montaient à cheval, tenant à la main des’ étendards, qu’ils appelaient des étendards du Saint-Esprit, par raison que la con frairie dont ils se prétendaient membres était sous son invocation et son patronage. Ils allaient ainsi en cavalcadesfijusque dans les cimetières des paroisses et a la porte des églises, dans lesquelles ils troublaient le serviÿe divin ; dans les promenades, ils arrêtaient devant toutes les croix qu’ils rencontraient, et chantaient devant elles des prières de leur façon, auxquelles ils mêlaient mille extravagances.

En 1’100, le désordre fut tel que M. de Lavardin, qui avait épuisé, pour les faire cesser. tous les moyens en son pouvoir, exhortations, remontrances et censures même, eut recours à la justice et porta plainte au Parlement, qui, sur le réquisitoire du procureur général, décrète de prise de corps plusieurs des plus mutins et des plus entêtes.

L’un d’eux, nommé L’Èvêque. fut détenu pendant près d’un an dans les prisons de la Cour. Il se qualifiait du titre de vicaire de cette séditieuse confrérie, dans laquelle. il semait le trouble et l’agitation.