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lui. Son succès était si incontesté, que moins d’un siècle après sa mort, un poëte français traduisait en cette langue le poème populaire des Pierres Précieuses. Les manuscrits de ses œuvres se multipliaient, au point que la seule bibliothèque du roi à Paris, en compte sept : trois du xiiie siècle, trois du xive, et un de l’an 1467[1].

La première édition imprimée est de Rennes, 1524, chez Jean Macé. Yves Mayeuc, évêque de Rennes et confesseur de la duchesse Aune, l’une des plus grandes gloires du clergé breton par sa science et par sa vertu, fut lui-même l’éditeur des œuvres de son illustre prédécesseur. Cette édition est à peu près introuvable aujourd’hui. Dom Beaugendre en publia une plus ample et plus correcte à la suite des œuvres d’Hildebert ; Paris, 1708, in-folio. Enfin, l’abbé Migne a reproduit l’édition de D. Beaugendre, revue et augmentée de plusieurs pièces inédites par M. l’abbé Bourassé, dans le tome 171 de la Patrologie. Je ne parle pas des éditions fort, nombreuses du poëme des Pierres Précieuses, publié séparément.

J’ai dit que ce poème avait été traduit en vers français au xiie siècle. C’est, je crois, la seule des œuvres de Marbode qui ait été jusqu’ici interprétée dans notre langue.

J’ai voulu aller plus loin. J’ai trié dans les in-folio qui renferment les œuvres du poëte ceux de ses poèmes qui me paraissaient de nature à faire comprendre à des lecteurs français la gloire dont leurs aïeux avaient entouré l’auteur. Le latin, il faut bien le reconnaître, est véritablement pour nous une langue morte. J’ai essayé, par une traduction qui ne fût

  1. Voyez le très-intéressant article que M. Douët d’Arcq a bien voulu consacrer à notre traduction du Lapidaire, dans la Revue des Sociétés savantes, tome II, p. 336 et suiv.