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Page:Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, volume 8.djvu/434

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Parlant d’elles ici, et peignent leur beauté,
Je tracerais de vous un portrait non flatté.
Mais toutes ces splendeurs, dont la femme est si fière,
Passeront comme l’ombre et deviendront poussière,
Ou si votre destin doit prolonger son cours,
Si vous devez compter sur d’innombrables jours,
Subissant des horreurs, presqu’à la mort pareilles,
Vous-même vous serez mise au nombre des vieilles.
Ce visage royal, qu’on vante avec transport,
Qu’on vante avec raison, la vieillesse ou la mort
Le flétriront ; ces yeux, au regard vif et tendre,
Et ces longs cheveux blonds se réduiront en cendre.
On dit que votre esprit, éloquent et subtil,
Ne connaît point d’égal. Et qu’en restera-t-il ?
Ce qui peut en rester de mieux : la renommée ;
C’est-à-dire, du son, du vent, de la fumée.
La mite sait ronger les tissus de drap d’or
Et le voleur ravir diamants et trésor ;

Sed tuus iste decor, sata principe, principis uxor,
  Transiet ut fumus, et cito fret humus.
Aut si dilate current tua tempore fato,
  Heu dirum facinus ! efficieris anus.
Vultus formosus laudatur, et est pretiosus,
  Sed mors vel senium destruet hoc pretium.
Luce micans acies, quæ vulnerat aspicientes,
  Et flavus crinis, fiet utrumque cinis.
Fama refert de te quod non sit femina præ te
  Pollens eloquio, callida consilio.
Hæe quoque deficient, et tantum fabula fient ;
  Narrat et antiquos fabula doctiloquos.
Stragula blattarum, vestis cibus ac tincarun,
  Et mettuens, fures aurea congeries :
Omni prudenti sic sunt quasi flamina venti,
  Flamina prætereunt, nec minus hoc pereunt.
Mollities lecti quid confert murice tecti ?