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Page:Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, volume 8.djvu/435

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Le sage prise peu ces choses périssables.
Vos rideaux empourprés font-ils plus délectables
Des nuits que vient troubler la crainte du trépas ?
Les vers prennent leur part de vos riches repas.
Valets, femmes, châteaux, donjons et forteresses,
À la mort il faudra, de toutes ces richesses,
Se séparer. Comtesse, au-delà du tombeau
Que vaudront votre titre, et le royal bandeau,
Et le manteau ducal, fourré de blanche hermine,
Et vos gardes d’honneur, gens de si haute mine ?
Faut-il énumérer tous les trésors divers
Qu’accumulent, pour vous, et la terre et les mers ?
À tous ces biens, Madame, il manque la durée.
Mais votre âme dévote, à Jésus consacrée,
Des pauvres vous faisant le pain, le vêtement,
Voilà, pour l’œil de Dieu, votre bel ornement ;
Voilà votre trésor, voilà votre richesse,
Que ne détruiront point la mort, ni la vieillesse.

  Aufert quippe tori gaudia posse mori.
Delicias mensæ quasi vila fercula cense,
  Charum eum vili vertitur in nihili.
Servos, ancillas, cum turribus, oppida, villas
  Quisquis habet vivens, deseret et moriens,
Arminiæ pelles, exornatusque satelles.
  Quem laudis titulum dant tibi post tumulum ?
Quid maris et terras properem bona cuncta referre,
  Quæ quasi te ditant, et tibi suppeditant ?
Divitiæ tales sunt nulli perpetuales,
  Cum mundo vadunt, cumque cadente cadunt.
At quod amas Christum, quod mundum despicis istum
  Et quod pauperibus vestis es atque cibus,
Hoc te formosam facit et Domino pretiosam ;
  Nec mors, nec senium destruet hoc pretium.