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veuve du grand-maître de France, Arthur de Boisy ; seigneur d’Oyron [1]. L’art céramique, dont l’illustre famille des Gouffier avait doté le Poitou, ne devait-il pas aussi, sous quelqu’autre grande influence, se retrouver à la même époque en Bretagne, et pourquoi pas à Rennes même. Déjà quelques pièces bretonnes, et où se faisait voir le désir d’imiter Bernard Palissy, l’avaient mis sur la trace [2] ; et voici qu’aux portes de la vrille, dans une de ses propriétés, près de Châtillon, il découvre, cachés sous d’épaisses couches de badigeon, deux médaillons encastrés : c’étaient deux terres cuites représentant les profils de Henri II et de Catherine de Médicis. Sur le faîtage d’une maison du village de Saint-Laurent, s’élève un vieil épi ; il l’examine, il portait avec l’écusson de France et de Navarre, l’effigie de Marie de Médicis, et pour marque, l’estampille DE FONTENAY [3]. C’était toute une révélation. Et se reportant à haut et puissant seigneur Jean d’Acigné ; sire de Fontenay, chevalier des ordres du Roi et président des États de Bretagne, il : découvrait le protecteur, dont le fief, passant ensuite par alliance entre les mains du maréchal de Cossé-Brissac, gouverneur de Bretagne, avait sinon rivalisé a pour les productions artistiques avec Oyron, du moins montré par toute une série de poteries importantes que la Bretagne, avec ses grands seigneurs, ne marchait pas en arrière du reste de la France dans le grand mouvement artistique qui caractérisait la renaissance au xvie siècle. La Société en fut instruite la première ; et dans une séance publique au moisi d’avril 1870, il fit lire, car il ne le pouvait plus lui-même, un

  1. B. Fillon, l’Art de terre, p. 58 ; Albert Jacquemart, Merv. de la Cér., t. II, p. 311.
  2. P.-V. des 11 février et 10 mars 1861, t. VII, p. 91 et 92 ; Albert Jacquemart, Merv. de la Cér., t. II, 1868, p. 101, 272, 276.
  3. P.-V. des 9 février, 9 et 17 mars ; 8 juin 1869, t. VII, p. 111, 112, 115, 118.