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Page:Bulletins d'arboriculture de floriculture et de culture potagère, 1874.djvu/228

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Nous l’avons publiée à cette époque avec la dénomination sous laquelle nous avions appris à la connaître. Voici ce que nous en disions :

« Poire des Ursulines. — Nous connaissons ce fruit depuis plusieurs années ; nous avons appris à le connaître aux environs d’Ath où il est cultivé dans tous les jardins. Nous l’avons retrouvé cet automne (en 1864) à l’Exposition de Renaix, dans plusieurs collections, sous le nom de Passe Napoléon. Ni l’un ni l’autre de ces noms n’étant relatés dans les ouvrages de pomologie, non plus que dans les catalogues des pépiniéristes, nous sommes porté à croire qu’en dehors de ces localités le fruit n’est guère connu. »

Depuis lors nous avons constaté l’identité de la Poire des Ursulines avec la Jargonelle d’automne de M. B. C. Du Mortier, dont notre ami M. Delrue-Schrevens, de Tournai, nous avait envoyé quelques spécimens avec d’autres poires destinées à figurer dans notre Nouvelle Pomologie belge. Cette dernière dénomination, que nous avions déjà acceptée, doit aussi rentrer dans les synonymies. C’est du moins ce qui résulte d’une étude récente publiée par MM. Carnoy et Gilbert, dans la Flore des serres, sous le titre de Spicilége pomologique.

Ces auteurs ont découvert à Soignies, par le plus grand des hasards, l’état civil et l’extrait de baptême bien authentique de cette variété, qui doit s’appeler dorénavant Délices Cuvelier, en souvenir de son obtenteur, Vincent Cuvelier, jardinier au couvent des sœurs Franciscaines à Soignies. Suivant les renseignements fournis par le fils de l’obtenteur, ce fruit aurait été gagné en 1811 ou 1812. Le pied mère, très malingre et chétif, est mort depuis longtemps.

MM. Carnoy et Gilbert ont constaté en outre l’identité de notre variété avec la poire Miel de Waterloo, ainsi qu’avec la Fondante de Thines, la Fondante de Tumerelle et le Beurré Delhoungne. En rétablissant ainsi la synonymie d’un fruit à coup sûr remarquable et destiné à acquérir une large publicité, ces auteurs ont rendu à la science pomologique un service