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Ce corps est donc encore un allophanate contenant deux molécules d’acide cyanique et une molécule d’acide eugénique :

2(C2NHO2) + C20H12O4 = C24H14N2O8

L’allophanate eugénique n’est pas soluble dans l’eau ; il est peu soluble dans l’alcool froid, mais très-soluble dans l’alcool bouillant. Il cristallise si facilement d’une solution alcoolique qu’une petite quantité de matière fournit des cristaux assez grands. L’éther le dissout aisément.

Les acides concentrés le décomposent. Broyé avec de la baryte hydratée et de l’eau, il donne naissance à une pâte cristalline formée d’eugénate et d’allophanate de baryte.

Chauffé, l’allophanate eugénique se décompose en acide cyanurique et en acide eugénique, comme le fait la combinaison éthylique. Cette réaction ressemble complètement à la décomposition de l’acide cyanurique : les différentes molécules qui entrent dans l’allophanate sont séparées ; mais comme la chaleur qui suffit pour mettre en liberté l’acide eugénique est insuffisante pour dégager des vapeurs cyaniques, les molécules de cet acide se groupent pour former l’acide cyanurique, qu’une augmentation de chaleur subséquente divise à son tour dans ses parties constituantes.

Les allophanates de glycol et de glycérine ne se décomposent pas par la chaleur d’une manière si simple, comme je l’ai dit plus haut, mais, d’après moi, cette différence ne prouve rien contre leur comparaison avec l’acide cyanurique.

Ces alcools polyatomiques ont un point d’ébullition très-élevé, et possèdent en même temps les éléments de l’eau qu’ils fournissent à l’acide cyanique, très-facilement