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décomposable par ce corps, comme l’expérience le démontre.

Ainsi une molécule d’acide eugénique se combine directement à deux molécules d’acide cyanique. L’acide eugénique se comporte donc vis-à-vis de l’acide cyanique comme un véritable alcool ; ils s’unissent pour donner naissance à une substance indifférente.

L’expérience a prouvé déjà que l’action de l’acide cyanique sur l’aldéhyde est tout à fait différente de celle qu’il exerce sur l’alcool. La formation de l’acide trigénique n’a rien d’analogue avec la production de l’allophanate d’éthyle et des substances correspondantes que je viens de faire connaître pour le glycol, la glycérine et l’acide eugénique. Je me suis assuré que d’autres aldéhydes, l’aldéhyde valérique, par exemple, se comportent vis-à-vis de l’acide cyanique comme l’aldéhyde ordinaire, en donnant naissance à des corps dont l’étude m’occupe encore. Mais je crois pouvoir déduire dès à présent de mes expériences, qu’en général, l’acide cyanique, en réagissant sur les alcools, s’y combine directement, tandis qu’en réagissant sur les aldéhydes, il s’y unit avec élimination d’acide carbonique.



Sur un nouveau dérivé de l’acide picrique ; par M. Adolphe Baeyer, docteur en sciences.

M. Carey Lea a publié, dans le journal de Silliman (novembre 1858[1]), un travail sur l’acide picrique dans

  1. Répertoire de chimie, par A. Wurtz, mars 1859.