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Page:Bulteau - Les Pierres du chemin, chronique parue dans Le Figaro (Supplément littéraire) du 14 Juillet 1906.djvu/3

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Flirt. Il s’installe de façon à ne laisser aucune place ou d’autres puissent s’asseoir auprès d’Elle. Nul n’y songe d’ailleurs ! On se détourne respectueusement des proies qu’il marque pour son usage. N’est-il pas le séducteur professionnel, l’irrésistible ?

La maîtresse de la maison attire savamment son monde autour de la table à thé. Chacun comprend de quoi il s’agit. On les laisse seuls.

Il a l’âge des profondes expériences, un physique perfectionné par une culture entendue. Il sait qu’il est beau, et semble l’oublier. Elle, très jeune, très neuve, fine et frêle, garde encore une grâce enfantine. Il n’aura qu’à parler… Il parle ! Appuyant sur elle l’insistance passionnée de son regard, il dit des folies pour la faire rire. — Le rire éparpille les résistances. Et puis c’est si émouvant, le