Aller au contenu

Page:Bulteau - Les Pierres du chemin, chronique parue dans Le Figaro (Supplément littéraire) du 14 Juillet 1906.djvu/4

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

contraste des propos gais avec un pesant regard chaud, un regard qui raconte de bien autres histoires… — Il est très fort, l’irrésistible !

Elle s’amuse, elle rit. Et son gentil rire rafraîchit, comme ce vent saturé d’une odeur de feuilles et qui entre en bouffées par la fenêtre ouverte.

Des gens sont partis, d’autres arrivent, le bol de Bishof est presque vide, le café fond. Dans le coin, plus sombre, car le jour baisse, le flirt continue.

Il a quitté le ton plaisant. Accoudé sur la table où elle pose sa main, il se rapproche, il parle plus bas, plus vite. Il est dans le tuf du sujet.

De loin, les visiteurs s’intéressent. On n’a encore rien dit d’elle. On n’a pas eu le temps, c’est son début. Une bienveillante curiosité va vers l’angle obscurci du salon. Vraiment, elle ne pouvait mieux