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Page:Bulteau - Les Pierres du chemin, chronique parue dans Le Figaro (Supplément littéraire) du 14 Juillet 1906.djvu/8

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Il paraît que certains ont vu un roi noir, des danseuses vieil or et d’autres très blanches, à cette fête cambodgienne. Tant mieux pour eux ! — si c’est vrai — mais il n’y avait pas que cela à voir.

Aucune pantomime exotique n’égale en intérêt le rush sur les chaises, par exemple. Quel beau spectacle !

Elles sont là dans l’herbe, attendant la musique de la garde républicaine, à qui on les destine. Mais les belles dames et les messieurs moins beaux les aperçoivent. C’est une course générale, une frénésie ! Chacun veut sa chaise. On les empoigne, on se les arrache avec des yeux féroces : « Prends-en toujours deux ! » disent des femmes à leurs heureux époux. — Car c’est l’instinct de la femme de prendre le plus possible de toutes les choses et de les faire porter par l’homme. — De quelle utilité sont les pauvres chaises