Page:Bulteau - Les Pierres du chemin, chronique parue dans Le Figaro (Supplément littéraire) du 7 Juillet 1906.djvu/11

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un litre de lait ! » Elle boit du lait la demoiselle ! Oui, vraiment et, dans cette salle de restaurant, il y en a deux autres de moindre envergure qui, elles aussi, boivent du lait… Où sont les neiges d’antan ! Qu’est devenue l’époque joyeuse où c’était un devoir pour ces courageuses personnes d’être chaque soir un peu grises, gaies à toutes les heures et bien portantes, quoi qu’il arrivât. Où s’en vont les énergies françaises ! Hélas ! tout se perd ! Les demoiselles se soignent, se mettent au lait, et les pochards professionnels commencent à prendre le caractère auguste de ces grands types qui, survivant à leur temps, s’obstinent héroïquement à en maintenir la tradition moribonde. Le sport et les médecins bouleversent les coutumes nationales.

Tout cela n’est pas gai !