Page:Bulteau - Les Pierres du chemin, chronique parue dans Le Figaro (Supplément littéraire) du 7 Juillet 1906.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Un dîner d’adultères officiels.

La maîtresse du logis, universellement admirée pour le tact charmant qu’elle a mis à conduire vingt ans durant une liaison illustre à travers tous les écueils ; trois autres femmes, ses contemporaines, chacune suitée de son ami ; les maris, quelques personnages de haute marque et des comparses.

Soirée exquise. L’atmosphère est caressante à force de cordialité. On se sent l’esprit à l’aise dans l’harmonie et la logique.

Remarquez qu’il ne s’agit pas de ces passions immorales, ardentes, cachées, où des gens sans conduite s’abandonnent, indifférents aux catastrophes. Ces adultères-ci furent toujours rationnels, bien conçus, bien menés. Avec les années, ils ont acquis un droit à cette allure pompeuse qu’on leur voit. La morgue leur est permise, et ils en ont.