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CINQUIÈME PARTIE.


CHAPITRE PREMIER.

J’avais gagné les bonnes grâces du garçon de l’hôtel au moyen d’une pièce de six pence, que je lui avais donnée pour qu’il me réveillât de bonne heure le lendemain matin. Aussi eut-il l’obligeance, lorsque je me mis en route, de m’apprendre que je pouvais abréger d’un mille mon voyage et jouir en outre d’une charmante promenade, en prenant un chemin qui traversait un parc dépendant d’un château que j’apercevrais à environ sept milles de la ville.

« On montre le domaine aux curieux, dit le garçon ; mais, si vous êtes disposé à vous arrêter pour le voir, ne vous adressez pas au jardinier, il vous demanderait une demi-couronne. Il y a là une vieille femme qui, pour la moindre des choses, vous montrera tout ce qui mérite d’être vu, les promenades et la grande cascade. Vous pouvez faire usage de mon nom : Bob, garçon de l’hôtel du Lion, ajouta-t-il fièrement. C’est une tante à moi, et elle a des égards tout particuliers pour ceux qui viennent de ma part. »

Ne doutant pas que ces avis ne fussent dictés par la plus pure philanthropie, je remerciai mon ami en casquette, et lui demandai machinalement à qui appartenait le parc.

« À môssieur Trévanion, le célèbre membre du parlement, répondit-il. Vous avez entendu parler de lui, monsieur ? ça se voit de reste. »

Je secouai la tête négativement, d’heure en heure plus surpris de voir qu’elle contenait si peu de chose.