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croyez qu’il n’y a qu’à lui appliquer un emplâtre de quelque chose d’imprimé sur la partie malade, et que tout ira bien ? Je voudrais que vous pussiez me trouver un pareil remède !

— Voulez-vous l’essayer ?

— Si ce n’est pas du grec, » répondit mon oncle.


CHAPITRE V.

Idées de mon père sur l’hygiène chimique des livres.

« Si nous acceptons l’autorité de Diodore, dit mon père, et sa main s’ensevelit profondément sous son gilet, en ce qui concerne l’inscription de la grande bibliothèque égyptienne… Et je ne vois pas pourquoi Diodore ne serait pas aussi près de la vérité que n’importe quel autre, » ajouta mon père en nous interrogeant du regard.

Ma mère crut qu’il s’adressait à elle, et accepta, par un gracieux signe de tête, l’autorité de Diodore. Son opinion ainsi fortifiée, mon père continua :

« Si, dis-je, nous acceptons l’autorité de Diodore, l’inscription de la bibliothèque égyptienne était : La médecine de l’âme. Cette phrase est devenue vulgaire et banale, et l’on répète partout que les livres sont la médecine de l’âme. Oui ; mais la grande chose, c’est d’appliquer cette médecine !

— C’est ce que vous nous avez dit au moins deux fois déjà, frère, interrompit le capitaine brusquement. Et qu’est-ce que Diodore a à faire ici ? je ne le sais pas ; invoquez aussi l’habitant de la lune.

— Je ne pourrai jamais conclure si vous m’interrompez ainsi, reprit mon père, d’un ton qui tenait le milieu entre le reproche et la prière.

— Soyez donc sages, Roland et Blanche, mes enfants ! dit ma mère, qui suspendit son travail et les menaça de son aiguille. Elle piqua même légèrement l’épaule du capitaine.