Page:Bulwer-Lytton - Aventures de Pisistrate Caxton.djvu/359

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avec la pointe de ce petit pied si actif d’invisibles caractères sur le plancher ?

Blanche (mystérieusement). — J’ai découvert une nouvelle chambre, Sisty. Croyez-vous que nous puissions y jeter un coup d’œil ?

Pisistrate. — Certainement, à moins que quelque Barbe-Bleue de votre connaissance ne vous l’ait interdit. Où est-elle ?

Blanche. — En haut de l’escalier, à gauche.

Pisistrate. — Cette vieille petite porte où l’on descend par deux marches, et qui est toujours fermée ?

Blanche. — Oui, elle n’est pas fermée aujourd’hui. La porte était entr’ouverte, et j’ai regardé par la fente ; mais je n’ai pas voulu entrer avant de vous avoir demandé si ce ne serait pas mal.

Pisistrate. — Vous avez bien fait, ma discrète petite cousine. Je ne doute pas que ce ne soit une trappe à revenants ; pourtant je crois que nous pouvons nous y aventurer ensemble sous la protection de Juba.

Pisistrate, Blanche et Juba, gravissent l’escalier et prennent à gauche un sombre corridor qui s’éloigne des chambres habitées.

Nous atteignons la porte en ogive, faite de planches de chêne grossièrement clouées ensemble ; nous la poussons et nous voyons un petit escalier à vis qui descend à l’étage inférieur ; nous sommes juste au-dessus de la chambre du capitaine Roland.

La pièce a une odeur d’humidité ; on l’a probablement laissée ouverte pour l’aérer, car le vent entre par la fenêtre et une bûche se consume dans cheminée. Il y règne cet air attrayant et fascinateur qui est particulier aux décharges, et qui captive si bien l’intérêt et l’imagination des jeunes gens. Que de trésors pour eux sont cachés souvent dans ces fouillis bizarres que les générations aînées ont mis au rebut ! Tous les enfants sont antiquaires par nature et chasseurs de reliques. Pourtant il y a, dans l’ordre et la précision avec lesquels sont arrangés les objets de cette chambre, quelque chose qui contredit l’idée de rebuts ; on n’y voit pas cette rouille et cette poussière qui donnent un intérêt si lugubre aux choses qu’on abandonne à leur décadence.

Dans un coin sont empilées des boîtes et des malles de