Page:Bulwer-Lytton - Aventures de Pisistrate Caxton.djvu/443

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La tête disparut. Nous nous glissâmes le long du mur, sous le toit avancé de la maison ; nous entendîmes tirer les verrous ; la porte fut ouverte avec précaution ; d’un bond je m’élançai dans l’intérieur, et je m’appuyai contre la porte pour laisser entrer Roland.

« Holà ! au secours ! des voleurs ! au secours ! » cria une voix sonore, et je sentis une main me saisir à la gorge. Je frappai au hasard dans les ténèbres, et non sans succès, car mes coups furent suivis de gémissements et de malédictions.

Cependant Roland avait découvert un rayon de lumière passant à travers la fente d’une porte dans le vestibule. Guidé par ce rayon, il trouva le chemin de la chambre à la fenêtre de laquelle nous avions vu de la lumière. Il ouvrit la porte ; je me précipitai après lui, et je vis, dans une espèce de salon, deux femmes… l’une qui m’était étrangère, l’hôtesse sans doute, l’autre la perfide soubrette. On lisait l’effroi sur leurs visages.

« Femme ! m’écriai-je en saisissant la soubrette, où est Mlle Trévanion ? » Au lieu de répondre, elle poussa un grand cri. Une autre lumière se montra dans l’escalier qui faisait face à la porte et une voix, que je reconnus pour celle de Peacock, s’écria : « Qui est là ? de quoi s’agit-il ? »

Je courus à l’escalier. Un gros homme (le maître de l’auberge, qui s’était remis du coup que je lui avais porté) me barra le chemin un moment ; mais l’instant d’après, il mesurait de nouveau le plancher. J’étais au haut de l’escalier ; Peacock me reconnut, recula et éteignit la lumière. Des jurements, des cris, des gémissements, retentirent dans les ténèbres. Au milieu de tout ce bruit, j’entendis soudain une voix s’écrier : « Ici, ici ! au secours ! » C’était la voix de Fanny. Je tournai à droite d’où là voix venait, et je reçus un coup violent. Heureusement il tomba sur le bras que je portais en avant, comme ceux qui cherchent leur chemin dans les ténèbres. Ce n’était pas le bras droit, et je saisis mon assaillant. Roland arriva en ce moment, une chandelle à la main. À cette vue, mon antagoniste, qui n’était autre que Peacock, s’échappa de mes mains et courut à l’escalier. Mais le capitaine le saisit de son poignet de fer. Ne craignant rien pour Roland lorsqu’il n’avait à combattre qu’un seul adversaire, et toutes mes pensées me portant à voler au secours de celle dont la voix arrivait de nouveau à mes oreilles, j’avais déjà (avant que la chan-