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Page:Bulwer-Lytton - La Race future, 1888.djvu/114

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était intraduisible littéralement. C’est l’expression d’un mépris joint à une certaine dose de pitié. Ce radical semble avoir pris son origine dans l’analogie qui existe entre l’effort labial et le sentiment qu’il exprime, Poo étant un son dans lequel la respiration est poussée au dehors avec une certaine violence. D’un autre côté, Z, placé en initiale, est chez les Ana, un son aspiré ; ainsi Zu, prononcé Zoo (pour eux c’est une seule lettre), est le préfixe ordinaire des mots qui signifient quelque chose qui attire, qui plaît, qui touche le cœur, comme Zummer, amoureux ; Zutze, l’amour : Zuzulia, délices. Ce son adouci du Z semble approprié à la tendresse. C’est ainsi que, dans notre langue, les mères disent à leurs babies, en dépit de la grammaire, « mon céri » ; et j’ai entendu un savant professeur de Boston appeler sa femme (il n’était marié que depuis un mois) « mon cer amour ».

Je ne puis quitter ce sujet, cependant, sans faire observer par quels légers changements dans les dialectes adoptés par les différentes tribus la signification originelle et la beauté des sons peuvent disparaître. Zee me dit avec une