Page:Bulwer-Lytton - La Race future, 1888.djvu/245

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exige et qui, d’abord, me furent pénibles, sont devenus sinon agréables, du moins supportables. Nous sommes tous formés par l’habitude ; les différences mêmes entre nous et les sauvages ne sont que le résultat d’habitudes transmises, qui par l’hérédité deviennent une partie de nous-mêmes. Vous voyez qu’il y a des Ana qui se résignent même au fardeau de la suprême magistrature ; personne ne le ferait si les devoirs n’en devenaient légers, ou si l’on n’était obéi sans murmure.

— Mais si les ordres du Tur vous paraissaient contraires à la justice ou à la raison ?

— Nous ne nous permettons pas de supposer de telles choses, et tout va comme si tous et chacun se gouvernaient d’après des coutumes remontant à un temps immémorial.

— Quand le premier magistrat meurt ou se retire, comment lui donnez-vous un successeur ?

— L’An qui a rempli les fonctions de premier magistrat pendant longtemps est regardé comme la personne la plus capable de comprendre les devoirs de sa charge, et c’est lui qui nomme ordinairement son successeur.