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Page:Bulwer-Lytton - La Race future, 1888.djvu/34

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mais ses regards dénotaient une légère surprise ; il secoua la tête, comme pour me dire qu’il ne comprenait pas. Il me prit alors par la main et me conduisit en silence vers l’édifice. La porte était ouverte ou plutôt il n’y avait même pas de porte. Nous entrâmes dans une salle immense, des lampes y brillaient pareilles à celles de l’extérieur, mais elles répandaient ici une odeur balsamique. Le sol était pavé d’une mosaïque de grands blocs de métaux précieux et couvert en partie d’une espèce de natte. Une musique douce ondulait autour et au-dessus de nous ; on eût dit qu’elle venait d’instruments invisibles et qu’elle appartenait naturellement à ce lieu, comme le murmure des eaux à un paysage montagneux, ou le chant des oiseaux aux bosquets que pare le printemps.

Une figure, plus simplement habillée que celle de mon guide, mais dans le même genre, était debout, immobile près du seuil. Mon guide la toucha deux fois avec sa baguette, et elle se mit aussitôt en mouvement glissant rapidement et sans bruit et effleurant le sol. En la regardant avec attention je vis que ce n’était pas une