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Page:Bulwer-Lytton - La Race future, 1888.djvu/57

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En parlant, je m’étais naturellement levé ; mais Zee, à ma grande confusion, m’ordonna gracieusement de me recoucher, et il y avait dans sa voix et dans ses yeux, quelque doux qu’ils fussent d’ailleurs, quelque chose qui me força d’obéir. Elle s’assit alors sans façon au pied de mon lit, tandis que son père prenait place sur un divan à quelques pas de nous.

— Mais de quelle partie du monde venez-vous donc ? — me demanda mon hôte, — que nous nous semblons réciproquement si étranges ? J’ai vu des spécimens de presque toutes les races qui diffèrent de la nôtre, à l’exception des sauvages primitifs qui habitent les portions les plus désolées et les plus éloignées de notre monde, ne connaissant d’autre lumière que celle des feux volcaniques et se contentant d’errer à tâtons dans l’obscurité, comme font beaucoup d’êtres qui rampent, qui se traînent, ou même qui volent. Mais, à coup sûr, vous ne pouvez faire partie d’une de ces tribus barbares, et, d’un autre côté, vous ne paraissez appartenir à aucun peuple civilisé.

Je me sentis quelque peu piqué de cette der-