Page:Bulwer-Lytton - Le Maître d’école assassin, 1893.djvu/18

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dissimule ces découvertes, quand on représente comme un fait extraordinaire la découverte qui me concerne ? Qu’il soit extraordinaire ? C’est pourtant un événement assez fréquent. Il n’est pas d’endroit qui ne renferme des restes de ce genre. Les champs, les collines, les fossés des grandes routes, les terrains vagues, les biens communaux en contiennent fréquemment dont l’existence n’est révélée que par le hasard. Et remarquez ceci : c’est que chaque découverte ne fait trouver qu’un seul squelette. Toutes les fois qu’on en a trouvé deux ensemble, en Grande-Bretagne, le fait a paru suspect et extraordinaire ; mais il fallait cette circonstance pour que l’attention fût frappée. Avons-nous oublié combien il fut difficile de se prononcer dans le cas de Perlkins Warbeck et de Lambert Simnell pour déterminer leur identité, alors qu’ils étaient vivants, et nous déciderons-nous avec plus de hardiesse en présence d’ossements, qui ne révèlent pas même le sexe de la personne à laquelle ils ont appartenu ? Comment savez-vous même si c’est là le squelette d’un homme ? Un autre laboureur a exhumé un second squelette : n’a-t-on pas affirmé avec autant d’assurance que c’était celui de Clarke ?

« Mylord, faut-il rendre les vivants responsables de tous les ossements que la terre a cachés et que le hasard a découverts ? Le crâne que l’on montre a été déclaré fracturé : mais qui est en état de préciser la cause de la fracture ? En mai 1732, quand on exhuma les restes