Page:Bulwer-Lytton - Le Maître d’école assassin, 1893.djvu/17

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endroit ? De tous les endroits auxquels on peut songer, il n’en est qu’un auquel on peut s’arrêter quand il ne s’agit pas d’un cimetière : c’est un ermitage. Au temps jadis, un ermitage n’était pas seulement une retraite pour quiconque voulait se livrer à la solitude religieuse ; c’était encore un lieu de sépulture. Jamais on n’a entendu dire qu’il y ait eu un ermitage, et qu’on n’y ait point découvert à une époque ou à une autre, quelques débris humains, tantôt mutilés, tantôt entiers. Permettez-moi de rappeler à Votre Seigneurie que ce lieu-là était connu comme la retraite d’un saint, et que l’ermite ou l’anachorète, en y habitant, espéraient qu’après leur mort, leurs ossements seraient assurés d’un repos éternel, dans l’endroit même où ils avaient vécu en repos. Je vois surgir dans ma mémoire quelques preuves démontrant que ces cavernes ont servi à abriter des morts, et qu’il en existe plusieurs qui sont semblables à la caverne de Saint-Robert. »

Le prisonnier cita alors, avec un à-propos remarquable, plusieurs localités où l’on avait exhumé des ossements humains, dans des circonstances analogues, et le lecteur, s’il se souvient que d’après la loi, toute accusation d’homicide doit être basée sur la découverte du cadavre, comprendra combien il importait à l’accusé d’insister sur ce point. Aram cita deux exemples de squelettes déterrés dans des champs aux environs de Knares-Borough, et reprit sa défense en ces termes :

— Mylord, est-ce qu’on oublie, est-ce qu’on