Page:Bulwer-Lytton - Le Maître d’école assassin, 1893.djvu/21

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sion. Je ne m’abaisserai pas à insister. Le témoignage d’un seul homme, qui a été, lui-même condamné ? Ne peut-il pas se faire qu’il mette ma vie en danger simplement pour sauver la sienne ? N’y a-t-il aucune probabilité pour qu’il ait lui-même commis le meurtre, en supposant même qu’il y ait eu un meurtre commis ? Il déclare qu’il m’a vu frapper Clarke, qu’il l’a vu tomber. Et cependant il n’a rien dit, il n’a poussé aucun cri d’alarme. Il déclare qu’il ignore ce que le corps est devenu, et cependant il a dit en quel endroit les ossements se trouvaient. Il déclare qu’il est rentré seul et directement chez lui, et pourtant la personne chez qui j’étais logé à cette époque déclare qu’alors je suis rentré en compagnie de Houseman. Quant aux autres témoins, voyons-les : le veilleur de nuit affirme qu’il a vu pendant la nuit Houseman sortir de chez moi. C’est peu probable, mais enfin quel rapport y a-t-il entre ce fait et le meurtre réel ou prétendu de Clarke ? Qui se hasarderait à confirmer par serment une assertion aussi vague ? L’on dit aussi qu’on a trouvé dans mon jardins quelques débris d’étoffe. Mais qui peut prouver qu’ils appartenaient à Clarke ? Et si on les a réellement trouvés, qui prouve que c’est moi qui les ai enterrés ? Combien il est plus vraisemblable que le véritable assassin, s’il y en a un, a cherché à les cacher, non chez lui, mais dans un terrain appartenant à un autre ?

» Vous voyez combien ces témoignages sont peu concluants et combien les dépositions même les plus précises, les plus explicites laissent de