Page:Bulwer-Lytton - Le Maître d’école assassin, 1893.djvu/32

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moi, venez me voir. À ce moment, je mettrai entre vos mains un papier renfermant le récit de tout ce qui me concerne, ainsi que votre père. Si la parole d’un homme qui a le pied sur le seuil d’un autre monde a quelque valeur, vous verrez que je n’aurai rien omis de ce qu’il vous importe de savoir. Mais ne le lisez que quand je ne serai plus, et ne faites confidence de ce récit à personne jusqu’au jour où le vieux Lester sera lui-même descendu dans la tombe. Jurez-le moi ! ce sera peut-être un serment difficile à tenir, mais…

— Aussi vrai que je crois en mon Rédempteur, s’écria Walter avec un accent de ferveur solennelle, je vous jure que je remplirai ce double engagement, mais maintenant, dites-moi au moins…

— Ne m’en demandez pas davantage, interrompit Aram, le moment approche où vous saurez tout, faites en sorte de passer le temps comme vous pourrez jusqu’alors, et laissez-moi. Oui, laissez-moi ! allez-vous en, ne tardez pas davantage.

S’étendre à loisir sur les détails pénibles qui ne satisfont pas la curiosité, n’est nullement une nécessité pour l’intérêt d’un drame, ou de ce genre qui a plus de noblesse encore que le drame. Car il demande un soin plus minutieux, comporte des descriptions plus détaillées, approfondit beaucoup plus attentivement les motifs, et commande à une plus grande variété de cordes dans l’âme humaine.

Passons donc outre, sans jeter même un re-