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gueil d’un gentleman, ton égal, en faisant montre d’une fortune plus grande que la sienne ?

Le squire (avec un accent de profonde admiration). Henriette, je donnerais dix livres sterling pour avoir dit cela !

Frank (quittant la main de son père pour aller prendre celle de sa mère). Vous avez raison, ma mère ; cela serait tout à fait parvenu.

Le squire. Donne-moi aussi la main, Frank ; malgré tout, tu chasses de race. »

Frank serra la main du squire et se dirigea vers son poney.

Mistress Hazeldean, à miss Jemima. Est-ce là la lettre que vous deviez écrire pour moi ?

Miss Jemima. Oui. J’ai pensé qu’il était inutile de vous la montrer. Aussi je l’ai cachetée et je l’ai donnée à Georges.

Mistress Hazeldean. Mais Frank va passer tout près du Casino pour se rendre chez les Leslie. Il serait peut-être plus poli qu’il portât le billet lui-même.

Miss Jemima (avec hésitation). Croyez-vous ?

Mistress Hazeldean. Oui, certainement. Frank… Frank… puisque tu passes par le Casino, entre chez M. Riccabocca ; donne-lui ce billet, et dis-lui que nous serions charmés qu’il voulût bien venir. »

Frank fait un signe de tête.

« Un moment, s’écria le squire. Si Rickeybockey est chez lui, il y a dix à parier contre un qu’il t’offrira un verre de son vin ; garde-toi d’accepter. J’ai failli mourir pour en avoir bu quelques gouttes.

— Je m’en garderai bien, monsieur, » dit Frank en riant, et il disparut dans l’écurie. Miss Jemima le suivit, et d’un ton doucereux, faisant la paix avec lui, elle lui recommanda d’être extrêmement poli avec le pauvre gentleman étranger.


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