Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874, tome I.djvu/183

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CHAPITRE XXXVII


Huit jours après, j’étais assis dans la bibliothèque du château de Glenmorris ; le tumulte de la lutte s’était apaisé, et le calme avait succédé au bruit éclatant de la victoire ; je me délectais tranquillement avec la rôtie au beurre, dont j’avais coutume alors comme aujourd’hui de faire mon déjeûner, lorsque mon oncle vint me débiter le speech Suivant :

« Henry, vos succès viennent de vous ouvrir une carrière nouvelle ; je suppose que votre intention est d’y persévérer.

— Certainement, répondis-je.

— Mais vous savez, mon cher Henry, que malgré le talent que j’ai été agréablement surpris de découvrir en vous pendant le cours des élections, vous manquez cependant de cette culture sérieuse qui vous est nécessaire si vous voulez briller à la chambre des Communes. Entre nous, Henry, un peu de lecture ne vous ferait pas de mal.

— Très-bien, lui dis-je. Par exemple si je commençais par les romans de Walter Scott ; on les dit fort intéressants.

— C’est vrai, me répondit mon oncle, mais vous n’y trouverez pas des notions d’histoire bien précises, ni des principes de philosophie ou de politique bien profonds. Que comptez-vous faire aujourd’hui, Henry ?

— Rien, répondis-je dans l’innocence de mon âme.