Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874, tome I.djvu/189

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CHAPITRE XXXVIII


« Mon cher enfant, me dit un jour affectueusement ma mère, vous devez bien vous ennuyer ici. À dire vrai, moi je m’y ennuie. Votre oncle est un excellent homme, mais il ne sait pas rendre sa maison amusante ; et je m’aperçois avec effroi qu’il veut faire de vous un amateur de bouquins. Après tout, mon cher Henry, vous avez assez de mérite pour vous fier à votre propre habileté. Les grands hommes ne lisent jamais !

— C’est vrai, ma chère mère, lui dis-je en réprimant mal un bâillement et en déposant sur la table le livre de M. Bentham sur les erreurs populaires. C’est vrai, je partage tout à fait votre manière de voir. Avez-vous vu dans le Post de ce matin s’il y avait beaucoup de monde à Cheltenham ?

— Oui, Henry ; et puisque vous m’en parlez, je pense que vous ne pourriez mieux faire que d’y aller passer un mois ou deux. Quant à moi, il faut que j’aille retrouver votre père que j’ai laissé chez lord H… C’est un séjour, entre nous, fort peu divertissant, mais on y joue l’écarté et j’y verrai cette chère lady Roseville, votre ancienne connaissance.

— Bien, lui répondis-je d’un air distrait, je suppose alors que nous partirons au commencement de la semaine prochaine, nous suivons la même route jusqu’à Londres et la nécessité de vous accompagner sera une excuse suffisante