Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874, tome I.djvu/212

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peu, pour les conjurer ou les vaincre. Du reste il préférait le grand trot au petit galop, se piquait d’être viril, portait des gants de daim, buvait du vin de Porto de préférence, et regardait le beefsteack et la sauce aux huîtres, comme les mets les plus délicats qu’on pût trouver sur la carte. Maintenant, je pense, chers lecteurs, que vous vous faites une idée assez exacte de son caractère.

Après dîner, tout en vidant notre seconde bouteille, je pensai que le moment était opportun pour le questionner sur la nature de ses relations avec Glanville. Il changea de visage dès que je prononçai ce nom ; pourtant il se remit bientôt : « Oh ! me dit-il, vous voulez parler du soi-disant Warburton ; je l’ai connu il y a quelques années, c’était un pauvre jeune homme assez niais, à moitié fou à ce que je crois, et qui m’en voulait beaucoup à cause de quelques désagréments que nous avons eus ensemble du temps qu’il était encore petit garçon.

— Et pour quelle raison ? lui demandai-je.

— Rien, rien de grave, répondit Tyrrell ; et il ajouta d’un air fat : je crois que j’avais été plus heureux que lui dans une certaine intrigue. Ce pauvre Glanville est un peu romanesque, vous savez. Mais en voilà assez là-dessus, allons-nous aux salons ?

— Avec plaisir, » lui dis-je, et nous nous rendîmes aux salons.