Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874, tome I.djvu/223

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE XLV


Mon cabriolet était à la porte et j’allais y monter, quand je vis un groom sur un cheval magnifique et très-vif qu’il avait de la peine à contenir. Comme j’avais le désir, à cette époque, de me monter en chevaux, autant que mes moyens me le permettaient, j’envoyai mon petit laquais (mon tigre) demander au groom, si le cheval était à vendre et à qui il appartenait. Le cheval n’était pas à vendre et il appartenait à sir Réginald Glanville.

Je fus tout saisi d’entendre prononcer ce nom ; je rejoignis le groom et lui demandai l’adresse de Glanville. Sa maison était au no…, Pall Mall. Je résolus de lui rendre visite le jour même, mais, sur l’observation du groom, qu’on le trouvait rarement chez lui dans l’après-midi, j’allai d’abord chez lady Roseville pour parler d’Almack et du beau monde et me mettre au courant des nouvelles scandaleuses et des satires du jour.

Lady Roseville était chez elle. Je trouvai son salon tout rempli de femmes ; la belle comtesse était une des rares personnes qui persistaient dans l’habitude de recevoir le matin. Elle me fit l’accueil le plus affectueux.

Voyant (ce qui était une grande faveur dans son intimité) le plus bel homme du jour quitter sa place à côté d’elle pour me laisser le champ libre, je m’y installai tranquillement et négligemment, tout en répondant à cette haute et sérieuse marque de considération par un léger sourire.