Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874, tome I.djvu/229

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« Mon cher Henry,

« Lord Dawton ayant eu la bonté de me promettre d’aller vous voir en personne, et de vous remettre ce billet, je saisis avec empressement cette occasion pour vous dire combien je désire que vous cultiviez sa connaissance. C’est, vous le savez, l’un des membres les plus éminents de l’opposition. Et si jamais, ce qui est possible, les whigs revenaient au pouvoir, il aurait grande chance d’être premier ministre. J’espère, cependant, que vous ne verrez pas les choses à ce point de vue seulement. Les whigs sont un affreux parti (politiquement parlant), ils votent pour les catholiques romains et ne peuvent jamais arriver aux emplois ; mais cela ne les empêche pas de donner de très-beaux dîners, et, en attendant que vous ayez choisi votre ligne politique, il n’y a pas de mal que vous en tiriez le meilleur parti. À propos, j’espère que vous verrez beaucoup lord Vincent ; tout le monde dit le plus grand bien de son talent ; et il n’y a pas plus de quinze jours il a dit publiquement de vous, que dans son opinion vous étiez le jeune homme qui aviez le plus d’avenir, et l’esprit le plus naturellement distingué. J’espère que vous ne perdrez pas de vue vos devoirs parlementaires ; et surtout Henry, je vous en prie, voyez Cartwright, le dentiste, le plus tôt possible. J’ai l’intention de retourner à Londres trois semaines plus tôt que je ne voulais d’abord, afin de vous y rendre quelques services. J’ai déjà écrit à cette chère lady Roseville, que je la priais de vous présenter chez lady C…s et à lady***, ce sont les deux seules maisons qui vaillent la peine qu’on les fréquente en ce moment. On m’a dit qu’il avait paru dans ces derniers temps un horrible, vulgaire et misérable livre, sur… ; comme vous devez être très-versé dans la littérature moderne, je pense que vous le lirez et que vous m’en direz votre avis. Adieu, mon cher Henry.

« Votre mère affectionnée à tout jamais,
« Frances Pelham. »