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CHAPITRE VII


Je ne pus fermer l’œil de toute la nuit, et je sortis le matin de bonne heure avec la résolution de découvrir la retraite de Glanville. Puisqu’on l’avait aperçu si souvent dans le voisinage, il ne pouvait demeurer bien loin.

J’allai d’abord à la ferme Sinclair. Là, on me dit qu’on l’avait souvent remarqué, mais on ne put me donner du reste aucun renseignement. Je me dirigeai alors vers la côte ; il y avait tout à fait au bord de la mer une petite auberge appartenant à sir Lionel. Je n’ai jamais vu de perspective plus froide ni plus triste que celle qui se déroulait à plusieurs milles autour de cette misérable cabane. Comment l’aubergiste lui-même pouvait-il vivre là ? c’est encore un mystère pour moi. À mon avis une mouette seule ou un Écossais pouvait se résigner à vivre ou plutôt à mourir de faim dans un pareil lieu.

« Voilà un bon endroit, pensai-je, pour avoir des nouvelles de Glanville. »

J’entrai dans la maison, je m’informai, et je sus qu’un gentleman étranger avait demeuré ces deux ou trois dernières semaines, dans une maisonnette, à environ un mille plus loin sur la côte ; je dirigeai mes pas de ce côté, et après avoir fait rencontre de deux corneilles et d’un douanier, j’arrivai sain et sauf à destination.

C’était une maison de meilleure mine que la misérable hutte que je venais de quitter. (C’est le cas de remarquer ici, que, dans toutes les situations et dans toutes les mai-