soutient chaudement lord Dawton dans la crise présente, et l’on a positivement insisté pour ma nomination à ce bourg. Ainsi vont les choses, vous voyez, M. Pelham, même en ces vertueux jours de pureté parlementaire.
— C’est vrai, dis-je, en dissimulant mon chagrin, vous et Dawton vous avez fait un admirable échange. Pensez-vous que l’on puisse croire que le ministère est bien assis ?
— Nullement ; tout dépend de la motion qui sera présentée la semaine prochaine. Dawton la regarde comme la bataille décisive de cette session. »
Lord Gavelton nous ayant rejoint en ce moment, je continuai notre promenade de l’air le plus indifférent en apparence. Au bout de Saint-James-Street, la voiture bien connue de lady Roseville passa devant moi. Elle s’arrêta un moment. « Nous nous rencontrerons chez le duc de *** ce soir, dit-elle, n’est-ce pas ?
— Si vous y allez, certainement, » repris-je.
Je retournai chez moi, à mon appartement solitaire, et si je souffris quelque peu des tourments de l’espérance déçue et de l’ambition mécontente, l’ennui ne doit pas en revenir au lecteur. Mes moments agréables sont pour le monde, mes heures sombres sont pour moi seul ; et, comme cet enfant de Sparte, au milieu même des douleurs de la mort, je voudrais garder sous mon manteau les dents et les griffes qui s’enfonceraient dans ma poitrine.