Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874 tome II.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de ses auxiliaires. Mais la différence vitale entre les deux partis était moins dans les chefs que dans la masse. Sous la bannière de Dawton étaient enrôlés les hommes les meilleurs, les plus purs, les plus sages du jour. Ils prenaient sur eux l’initiative de toutes les mesures actives, et lord Dawton était simplement leur instrument. L’esprit droit, sans prétention, un peu faible de lord Dawton, cédait volontiers aux plus capables de son parti une autorité qu’il était si désirable qu’ils exerçassent. Dans le parti de Vincent au contraire, à l’exception de lui, il y avait à peine un individu qui eût l’honnêteté requise pour s’intéresser aux projets qu’ils faisaient semblant de prendre au sérieux, ou les talents nécessaires pour les amener à bien ; ni l’arrogant Lincoln, ni son brusque et despote compagnon Lesborough, n’étaient de trempe à souffrir cette tranquille mais puissante intervention des autres à laquelle Dawton se soumettait sans hésiter.

Je n’en étais que plus résolu à rendre toute la justice possible au parti de Dawton, en me sentant une inclination naturelle qui m’entraînait vers l’autre. Car dans toutes les matières où la vanité blessée et l’intérêt personnel peuvent se trouver en jeu, j’ai toujours appelé toute la maturité de mes réflexions sur l’examen particulier du côté de la question que ces mauvais conseillers sont le moins disposés à faire valoir. Pendant que je me sentais peu à peu mais sûrement entraîné vers une décision, je reçus de Guloseton le billet suivant :


« Je ne vous ai rien dit hier soir de ce qui va faire le sujet de ma présente lettre, de peur que vous ne fussiez tenté de l’imputer plutôt à l’effet subit des vapeurs du vin, qu’à ma sincère estime pour votre esprit, à ma sincère affection pour votre cœur, à ma sympathie sincère pour votre ressentiment et vos intérêts.

« On me dit que le triomphe de lord Dawton ou sa déconfiture dépendent entièrement du succès de la motion sur la question de ***, qui doit être présentée à la Chambre des Communes, le ***. Je me soucie fort peu, vous le savez, pour mon propre compte, de la façon dont cette