Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874 tome II.djvu/246

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE LXXXIII


Nous n’avions pas encore fait beaucoup de chemin, quand nous fûmes arrêtés par une porte ; Job l’ouvrit, et un étroit escalier, éclairé d’en haut par une lampe qui donnait peu de clarté, se trouva devant nous. Nous montâmes et nous nous trouvâmes dans une espèce de galerie : là était suspendue une autre lampe, au-dessous de laquelle Job ouvrit un cabinet.

« Voici le lieu où Bess dépose ordinairement les clefs, dit-il ; nous les trouverons là, j’espère. »

Parlant ainsi, maître Job entra, me laissant dans le corridor ; mais bientôt il revint avec un air désappointé.

« La vieille rosse les a laissées au-dessous, dit-il, il faut que j’aille en bas les chercher ; Votre Honneur voudra bien attendre ici jusqu’à ce que je remonte. »

Joignant l’action aux paroles, l’honnête Job descendit aussitôt, me laissant seul avec mes réflexions. Juste en face du cabinet était la porte de quelque appartement ; je m’y appuyai par hasard, elle était seulement poussée et s’ouvrit ; la conséquence ordinaire dans de semblables accidents est une certaine impulsion en dehors du centre de gravité. Je ne suis pas exempt de la loi générale, et en conséquence j’entrai dans la chambre d’une façon tout à fait contraire à celle que mes inclinations naturelles m’auraient fait adopter de préférence. Mon oreille fut frappée par une voix faible, qui partait d’un lit placé dans le coin opposé : elle demandait, dans le langage des voleurs et avec l’accent