Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874 tome II.djvu/251

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que le pénitent parlât un peu haut, toutes les particularités de sa confession.

Je m’assis à côté du lit, et prenant la main de squelette du malheureux, je lui parlai dans les termes les plus consolants et les plus encourageants que je pus appeler à mon aide. Il parut entièrement calmé par mes paroles et finit par me supplier de le laisser joindre ses prières aux miennes. Je m’agenouillai à terre, et mes lèvres trouvèrent facilement des mots pour ce langage, qui, quelles que soient les formules de notre foi, semble, dans toutes les émotions violentes de nos cœurs, la voie la plus naturelle pour les exprimer. C’est là, au chevet de la maladie ou du remords, que les ministres de Dieu exercent leur véritable pouvoir ! c’est là que leur office est véritablement une mission divine bien au-dessus de toutes les missions terrestres ; c’est là que, en versant le baume et la consolation, en guérissant le cœur brisé, en relevant l’esprit terrassé et dégradé, ils sont la voix et l’oracle du père, qui nous a créés dans sa bonté et nous jugera dans sa miséricorde ! Je me levai, et, après une courte pause, Dawson qui se montrait impatient de se soulager par la confession, commença ainsi.

« Je n’ai pas le temps, monsieur, de parler de la première partie de ma vie. Je l’ai passée sur les champs de course, et à la table de jeu ; tout cela, je le reconnais, était très-mauvais et très-coupable ; mais j’étais un garçon étourdi et paresseux, avide de tout ce qui ressemblait à des aventures et à des coups de tête ; si bien, monsieur, qu’il y a maintenant plus de trois ans, je rencontrai pour la première fois un certain Tom Thornton. C’était à une partie de boxe ; Tom avait été choisi pour président d’une espèce de club de fermiers et de riches paysans ; comme c’était un camarade gai et amusant, habitué à la société des gentlemen, il était en grande faveur auprès de nous tous. Il se montrait fort civil avec moi et j’étais tout-à-fait charmé de ses attentions. Je ne sus pas cependant grand’chose de lui à cette époque ni pendant plus de deux ans après, mais il y a quelques mois nous nous rencontrâmes de nouveau. J’étais très-